Vampire en toute intimité [Ciné-club]

Depuis Twilight, je ne m’étais jamais autant marré devant un film ayant pour thèmes les vampires. En même temps ils avaient fait fort à l’époque, limite audacieux de proposer des vampires s’illuminant au soleil, semi-pédophiles qui passaient leurs journées à traîner entre le lycée du coin et le terrain de base-ball au milieu de la cambrousse américaine, le tout pailleté de pétales de romance à eaux de roses faisant mouiller les culottes des adolescentes à des kilomètres à la ronde! Triste et pathétique était la vie des vampire dans Twilight. D’accord je charrie, ce n’était pas une comédie loin de là, en plus la réalisation était minable et les effets spéciaux dégueulasses, une sorte d’ovni visuelle digne des meilleurs téléfilms proposés le dimanche après-midi sur M6. Il y a pas à chier, la saga Twilight était une caricature sans le vouloir. Une énorme mascarade qui a tout de même fait les beaux jours de son auteur mormon, enfin surtout des studios de cinéma. C’est là que tu te rends compte que le succès de 50 nuances de Grey n’a rien d’un hasard étant donné que l’auteur s’était illustré sur internet en écrivant des fanfictions érotiques mettant en scène les personnages de… devines ? Oui Twilight, en plein dedans... Maudite époque.

Tout le contraire du film Vampire en toute intimité que je te présente aujourd’hui,  une comédie venue de Nouvelle-Zélande, terre natale de Peter Jackson (où sa renommée a jailli avec un certain Braindead). Un film venu de nulle part comme je les aime qui lui, au contraire de Twilight est une caricature volontaire des vampires en transportant ce mythe à nos jours en prenant le pari intrépide de suivre le quotidien de quatre colocataires vampires qui tentent bien que mal de s’adapter à notre époque au long d’un reportage-télé.

L’histoire de production est assez cool car après avoir été un succès populaire dans son pays avec la clef de nombreuses récompenses, une campagne de financement via Kickstarter (aussi connu pour tous ses projets fantômes) a été crée afin d’aider les producteurs, qui sont aussi les protagonistes du film, à distribuer leur petit bijou d’humour hors de ses frontières en l’exportant aux États-Unis. Une compagne réussie étant donné qu’en plus des USA, le film est arrivé jusqu’à nos écrans avec un doublage de qualité à l’aide notamment de la voix de Alexandre Astier (gage de qualité). De plus, à l’exemple de la version française de South Park, le doublage du film a carrément été réécrit afin de renforcer les situations. Ainsi on le droit à un doublage façon dessin animé mangas des années 90, avec voix et mimiques exagérés.

Un petit air des Monty Python

Ce pseudo documentaire met en avant le quotidien chiant, devenant même problématique des immortels comme s’occuper des tâches ménagères, s’habiller sans voir son reflet dans le miroir, aller chercher de la nourriture fraîche dans les boites de nuit, éviter la racaille loup-garou, faire l’éducation des jeunes recrues abruties, hypnotiser la police lors d’un descente impromptue, ce n’est pas facile et nous souffrons avec eux… En fait non… Bref le film Vampire en toute intimité enchaîne tout le long du films les situations absurdes et cocasses . Il parvient aussi à nous émouvoir avec des questions existentielles des vampires comme :

• Comment organiser le nettoyage des chiottes et la vaisselle sur 5 siècles
• Comment rentrer en boîte de nuit en redingote et chemise à jabot ?
• Doit-on forcément traiter son esclave comme un esclave ?
• Un humain peut-il aussi être un ami et pas un diner ?
• Comment dévorer une fille sans lui faire passer une trop mauvaise soirée ?

Les points forts résident dans ses personnages qui possèdent chacun une personnalité forte et propre les rendant forcément attachant via leurs histoires de vie généralement ridicules, mais aussi les blagues dégoulinantes et situations improbables qui sont tellement débiles qu’elles en deviennent géniales ! L’humour est parfois noir, mais franchement je me suis tapé des fous rire monstrueux.

Pour finir cet article, j’ai juste envie de faire une minute de silence pour le film Dark Shadow de Tim Burton qui à côté de Vampire en toute intimité, parait bien pâle (logique pour un vampire) avec son humour à ras de pâquerettes et un Johnny Depp en vampire sur-consommé (j’aime bien Tim Burton, mais ses derniers films sont loin d’être inoubliables).