Il y a des faits de notre vie que l’on ne souhaite partager avec personne. Ces événements qu’on enfouie au plus profond de notre mémoire, certainement pour les oublier, je ne sais guère, certainement que l’ont n’a pas envie de ressentir à nouveau la souffrance, la honte ou encore des regrets. Après libre à chacun sa méthode pour oublier, mais une chose est certaine, il ne suffit pas de tirer un trait sur nos blessures ou erreurs pour qu’elles disparaissent. Elles continueront à hanter nos rêves.

Cette période de ma vie est resté dans les oubliettes de ma mémoire jusqu’à aujourd’hui. Jamais je n’ai souhaité partager cette confidence, même la poser sur papier, je n’en voyais pas l’intérêt, encore faut-il trouver une utilité de confier ses secrets les plus profonds. Mes souffrances je les garde pour moi, mais sur ce blog je suis quasiment anonyme.

Si l’envie m’ait venu d’en parler ici, c’est qu’il y a prescription sur ce morceau de vie. Cela fait un tas années que l’une des mes petite amie a quitté ce monde, et pas de la meilleure façon, encore soit peu qu’il existe une manière louable et acceptable de le quitter. Certains atteignent les étoiles à bord d’une fusée mais elle, c’était à l’aide d’une voiture qu’elle les a rejoints. La mort est une drôle d’invention pour séparer les couples. Quoique c’est kiffe-kiffe avec le divorce qui sépare les enfants de leurs parents. Quelques semaines avant cet événement, avant l’arrivée de l’hiver, on avait profité d’une nuit d’Octobre, mois de mon anniversaire, génialement étoilée pour les contempler et me la péter avec mes légères connaissances en Astronomie, mais je ne pouvais pas deviner qu’elle est rejoindrait aussi vite.

Quand j’étais gamin, j’avais réclamé un télescope obtenu lors de la période de noël, et à peine déballé, je fus complétement déçu de constater que celui-ci ne me permettait pas de distinguer les planètes, me forçant devant tous à me satisfaire des étoiles. Avec son décès, je fus une nouvelle fois écœuré de les regarder.

Durant des mois et des années, j’en m’en suis beaucoup voulu. Si on ne s’était pas chamailler au téléphone la veille, irrémédiablement son destin aurait été autre car j’aurais été à ses côtés, non pas dans la mort mais dans la vie. La sienne aurait été autre, la mienne aurait été autre, l’avenir aurait été autre.

Notre existence sur Terre est très bête, pour un oui ou non, un malentendu, une bêtise, une querelle, des gens s’écartent voir carrément des peuples se font la guerre sans penser une seconde que le lendemain, il ne sera peut-être plus possible de se réunir à nouveau, la vie est vraiment trop courte pour les chamailleries. C’est irrémédiablement suite à cet événement que j’ai cessé de me prendre la tête avec les gens, j’ai appris que si malentendu il y avait, mets ta fierté de coté et fais-toi rapidement comprendre et insistes si la personne reste sourde. La vie est courte, trop courte pour perdre du temps.

J’ai vécu l’enterrement de ma mère, de mon parrain, de mon meilleur ami d’enfance ou encore celui de ma grand-mère mais j’ignore quel est le plus horrible des moments à vivre entre l’enterrement d’une enfant (malheureusement ma soeur avait perdu sa petite fille) et l’enterrement de sa petite amie, faire un choix c’est renoncer donc ma question est complétement conne et mal placée. Tout cela pour dire que ces deux derniers enterrements m’ont littéralement achevé. Par la suite j’ai fait le choix de ne plus assister aux commémorations des enterrements,

Durant longtemps je me suis senti terriblement seul et désarmé. Je venais de perdre mes repères, mes croyances, mes envies. C’est certainement à partir de ce moment que je suis devenu adulte, abandonnant mes insouciances de grand adolescent pour faire place à une immense déprime et haine de soi.

Elle aurait désiré que je ne cède pas sous la douleur. Que je puisse continuer à me relever à chaque épreuve et que je puisse rencontrer des gens chaleureux. Des gens qui comprendront mon besoin de tendresse, mais la vie est une pute.

Je crois que mon plus beau souvenir d’elle, est celui où je l’ai emmené diner en tête à tête. Elle était absolument jolie car elle avait fait l’effort de me plaire. Je trouve mignon un chat qui fait sa toilette mais je reste toujours fasciné par les filles s’apprêtant pour plaire à un homme. L’ironie de ce souvenir, c’est que j’avais été une nouvelle fois maladroit… En arrivant au resto avec le pull à l’envers ! Ne me demande pas comment c’est possible qu’un mec soit aussi nunuche que moi ! Je l’ignore ! Certainement que j’étais trop ébahi par la beauté féminine.

En parlant de chats, quelques semaines plus tard, pour tenter de combler ma peine, je décidais d’adopter Mademoiselle Pepete. Et ce souvenir amoureux ? Même au bout du monde, je brulais un cierge pour montrer qu’elle était toujours présente dans mon coeur dans le plus beau des temples japonais : Celui d’Asakusa.

Dans la vie, il faut aller de l’avant. Si par chance j’arrive à me rendre utile, et que les gens autour de moi rient, alors je me sens bien. Être toujours seul par peur d’aimer et de souffrir à nouveau est bien mon seul caprice.  C’est tellement plus facile de vivre comme un fantôme sans attache qui se laisse pousser par le vent. Dans quelle direction je vais ? Je m’en fiche un peu. Je disparaitrai sans que personne s’en aperçoive. Il m’arrive de penser aux mois passés ensemble, voir même rêver de toi car c’est tout ce qu’il me reste, mais plus les années passent, et plus ce que je ressentais devient flou et incomplet. Cela me donne beaucoup de peine…

Ce n’est pas la fin du monde, mais je dois continuer à avancer.