Et si le porno dictait notre sexualité ?

Une envie m’est venu instinctivement d’écrire un article sur la pornographie suite à la mise en pilori de James Deen, célèbre acteur pornographique surtout connu par la gent féminine pour sa bogossitude. Un scandale loin d’être banale (pour une fois que ça ne concerne pas le SIDA) se déroulant au cœur du milieu du X dans lequel l’acteur aurait été  visiblement impliqué dans les viols de plusieurs de ses partenaires dont une étant son ex-petite amie. Des actes qui se seraient déroulés hors caméra durant les coulisses de scènes pornographiques très costauds. Oui ça sent le sujet coulant, l’article de trop. C’est encore moins évident de s’exprimer là-dessus quand on est un mec mais j’accepte le défi.

two-adult-film-stars-have-accused-porn-heartthrob-james-deen-of-sexual-assault.jpg

James Deen en personne.

Il est important d’effectuer un état des lieux du cinéma pornographique. Un autre monde que l’on peut facilement consulter en deux cliques sur l’internet alors qu’avant l’ère internet de l’an 2000 (le début de sa popularité), l’amateur de X devait se coltiner les sex-shops,  les cinémas porno ou encore se taper la honte en faisant la queue au bureau de tabac avec sa revue porno entre les mains. En 2015, les vidéos X sont visibles pour n’importe quelle tête aussi bien enfant qu’adulte, on appelle ceci l’évolution. C’est certainement même l’un des problèmes de notre siècle, la consultation bien trop aisée de vidéos pornographiques (qui occupent plus d’un tiers de l’internet) qui se veulent de plus en plus violents voir gores, car plus les années passent et plus la pornographie franchit les limites de l’extrême. Une bite dans un vagin ? Putain c’est devenu trop ringard, il faut au moins une double pénétration anale sinon ça ne vaut rien ! C’est tout de même magnifique internet, même pas besoin de décoller ses fesses de son siège afin de voir une nana se faire tringler tous les orifices par trois mecs.

On ne va pas se mentir, tout mec est ou a été consommateur de films de culs, que ce soit à l’adolescence quand la puberté montre le bout de son nez ou en tant que jeune adulte désespéré. De nos jours, même les nanas sont de plus en plus nombreuses à y jeter un œil, pour l’inspiration on dira. Pour ma part, comme je l’ai déjà cité dans un article précédent, malgré mon éveil très tôt à internet (et mon ultime patience me permettant d’attendre 3 minutes devant un écran durant qu’une page internet charge une seule image, la joie du 22ko/s), j’ai découvert la pornographie très tardivement à l’approche de ma majorité afin de pallier un manque sexuel évident. Bon je ne suis pas un crétin des Alpes sortant d’une grotte non plus, évidemment il m’était arrivé durant mon adolescence de croiser une scène de films de culs dans le magnétoscope d’un pote, de loucher sur une paire de seins à la téloche ou d’avoir eu entre mes mains une revue pornographique (c’est même la seule que j’ai croisé), mais non décidément mes hormones restaient encore en place. Avec le recul, je crois simplement que j’étais encore légèrement immature, mais sans doute énormément coincé à un point de ne jamais penser à la chose ou de m’imaginer en couple. Peut-être même que le fait aussi d’avoir croisé ma mère complétement nue à plusieurs reprises, à moitié défoncée par l’alcool et la folie, en compagnie d’amant d’un jour forcément de m’a pas poussé à la curiosité naturelle de découvrir l’autre sexe. J’étais déjà rassasié et calmé pour un siècle.

2014-07-01 21.49.37

Des années plus tard, je suis devenu un consommateur de pornographie. Normal je te dirais pour m’en défendre, je pallie mon célibat (excuse suprême). Bon je n’ai pas encore atteint le point de non retour en achetant des magazines ou en payant quoique ça soit (abonnement à un site porno ou pire en faisant appel à une prostitué), mais il m’arrive de consacrer quelques soirées dans le mois à la consultation de vidéos gratuites. Ouais je suis un mec lambda quoi loin d’avoir la main dans le slip tous les jours mais toutefois, je pense qu’à mon échelle, il y a quand même une dépendance à la pornographique, même légère.

De là, en tant que spectateur (de trop de choses sans doute), je pense être apte d’expliquer mon ressentiment à propos de tout ce petit monde, car s’il y a bien une chose étonnante dans la pornographie, c’est son évolution et influence. Que l’on accepte ou non la vérité, les vidéos de culs ont bel et bien changé terriblement la perception que les hommes et femmes ont, sur le rôle de chacun, de même que sur nos pratiques sexuelles qui se sont comment dire, agrandies ? Multipliées ? C’est simple, pour beaucoup de gens, j’ai nettement l’impression que leur sexualité est calquée sur celle d’un film pornographique. Déjà que nous sommes dans un monde de consommation dans lequel on consomme les relations humaines, il va s’en dire que c’est un peu la même pour les relations sexuelles. On veut du porno sans attendre dans notre lit, on n’hésite plus à sauter les étapes, être aussi performants que les acteurs et actrices qui sont devenues des modèles brouillant de la sorte notre perception de la relation sexuelle. Cela en devient même flagrant lorsque j’entends que certains se filment et se photographient ou que la sodomie, l‘éjaculation faciale ou encore baiser dans des lieux publiques deviennent des actes quasi-anodins que l’on pratique dès le plus jeune âge, alors que non, il y a rien de naturel la-dedans mis à part dans un film de boules. D’accord, la sodomie existe  (comme l’homosexualité) chez les animaux, mais il faut bien avouer que cette pratique s’est démocratisée avec la pornographie. Qu’une fille qui ne s’est pas laissé amadouer rien qu’une fois parce que son mec avait trop envie de lui faire l’amour par la porte de derrière, lève la main ! Bon je n’ai rien contre la sodomie par contre ça me gêne d’entendre que mal de nanas subissent cette pratique alors qu’à mon sens, elle devrait avant tout émettre d’un désir féminin et non l’inverse. Idem concernant l’éjaculation faciale dont malheureusement je n’aurais aucune explication à fournir vu que j’ignore le plaisir que cela pourrait me procurer (je suis un mec je rappelle). Forcément, les mecs exécutant cet acte veulent faire comme un porno, c’est l’unique raison que je vois. Après, je ne sais pas trop, peut-être qu’il y a certainement une idée de soumission mais honnêtement je n’en suis toujours pas convaincu. Ce n’est que du sexe, une éjaculation n’a quand même rien de comparable avec le fait d’uriner sur sa partenaire, mais je le redis, je ne vois pas le plaisir que je pourrais prendre en éjaculant dans tel ou tel endroit. Peut-être  qu’il y a aussi des fanatiques de l’éjaculation voir une association qui se réunit dans des lieux publics, genre ils se font un tournoi pour départager celui qui éjaculera la plus grosse dose au meilleur emplacement. Souris, c’est une blague ! En tout cas, l’éjaculation faciale est un acte très développé dans l’industrie pornographique japonaise dans laquellle des films sont uniquement consacrés à cette pratique sous le nom de Bukkake (de rien pour l’information). De toute façon, la pornographique japonaise mériterait aussi un article car eux ce n’est pas dans la violence envers les femmes qu’il règne, mais dans l’absurdité !

Il y a encore quelques années, le milieu du X installait la femme sur un piédestal, déjà dans un but purement sexuel, mais en jouant avec des fantasmes basiques  de l’homme. On avait à l’écran dans les films de cul d’antan, des gonzesses jouant le rôle d’infirmières, d’amantes, de nymphomanes, de bourgeoises bref, une palette de rôles mettant généralement très bien en valeur la beauté des femmes à travers la sensualité, le port d’habits sexy et de jolies lingeries. Les pratiques sexuelles n’étaient pas aussi larges qu’aujourd’hui, une scène de sodomie était le summum d’un film, c’est même marrant de constater que certaines actrices X étaient doublées pour cette acte, notamment notre actrice vintage nationale Brigitte Lahaie. Aujourd’hui, une actrice X qui refuse l’anal n’intéressera pas grand-monde, certaines productions tournent même des défleurages d’anus, à défaut de défleurages vaginal (ce qui serait quand même dingue, mais pas impossible). Je ne pense pas dire trop de connerie si je rajoute que c’est un chemin empruntait par les films érotiques. Rarement, il m’arrive de tomber sur des films érotiques la nuit sur certaines chaînes de la TNT, des films français généralement tournés au cours des années 2000, j’ignore si des productions de ce type existent encore à ce jour mais, ma foi, je dois bien t’avouer que c’est plutôt agréable à regarder. La femme est vraiment bien mise en valeur, évidement c’est de l’érotique et non de la pornographie donc tout acte sexuel est simulé mais c’est très sensuel et l’accent est souvent mis sur le défeuillage des filles. Ouais c’est limite captivant ces mises en scène, surement pour cette raison que des mecs paient pour voir des strip-teases. Enfin, les films érotiques possèdent toujours des héroïnes plongées dans des scénarios très féminins où l’accent est mis sur leurs fantasmes. Une fois de plus je l’ignore, mais peut-être que les films érotiques sont tirés de récits pseudo-érotiques à eau de rose écris par des femmes pour les femmes.

Malheureusement aujourd’hui avec la pornographie, c’est tout le contraire. C’est devenu une industrie et les règles ont beaucoup évolué (enfin j’ignore si le verbe évoluer correspond le plus). Il suffit de cliquer sur un site porno pour tomber sur des scènes composées de filles complètement soumises, objets non plus de fantasmes basiques, mais de fantasmes les plus salaces entre le fétichisme,  le sadomaso, le simulacres de scènes de viol, le gangbang, la violence physique bref du sexe ultra hard et je ne parle pas des actrices de l’Est, dont tu lis sur leur visage qu’elles font ça pour bouffer. Pour résumer, les femmes ne sont plus que assujetties à n’être que de simples réceptacles, tributaires exclusifs des désirs masculins. Oui gent damoiseaux de mon blog, il m’octroie  de claquer de jolis mots émiettés tout en finesse.

D’où mon interrogation concernant l’histoire de viols de James Deen. Il y a , à mon sens, une énorme hypocrisie dans ces révélations non seulement de la part des victimes ( Dieu sait à quel point le viol est une chose immonde et répréhensible) et en plus de leurs industries en question qui multiplient les productions de scènes ultra hard vu que c’est leur fond de commerce. D’après les articles que j’ai pu lire sur cet acteur, il est justement surtout connu pour son comportement assez musclé avec ses partenaires de travail. Des scènes qui jouent avec le fantasme de la relation contrainte, de la soumission et blablabla… Il n’est donc pas étonnant que cette banalisation de la violence sur les plateaux refasse surface d’une manière ou d’une autre dans la vie civile hors caméra. De plus, pour continuer dans l’hypocrisie, je trouve assez dingue aussi de voir que le public se scandalise alors que c’est eux les consommateurs, ceux qui se caressent devant les scènes les plus tordus et douteuses jouées par cet acteur. Oui les mecs peuvent jouir en voyant une nana maltraitée sexuellement devant une caméra. Les bonnes consciences vont me dire que c’est de la comédie, je suis d’accord mais bon peut-on comparer des acteurs du cinéma traditionnel qui vont simuler un acte sexuel et des acteurs X qui eux le pratique ?

Voilà au final tout le monde a quelque chose à se reprocher à partir du moment où la consommation du porno trash est de plus en plus réclamée par ses consommateurs. La banalisation de la violence corrompt clairement les esprits qui galèrent à lutter contre leurs pulsions intérieures les plus viles.

Perso, je me sens un peu hors système. Je me rends compte que je suis terriblement encore vieux jeu en terme de goûts pornographiques quand je consulte les tags et catégories populaire de vidéos X (tel que les beurettes et les milfs, qui ont énorme succès en France). D’office, je ne cache pas que je suis une sorte de tordu des sous-vêtements ce qui signifie que les filles en lingerie me font beaucoup d’effets. Je trouve que c’est un réel plaisir pour mes yeux, c’est clair que ce fantasme est gentillet, c’est simple mais efficace. Je réclame aussi de voir des actrices naturelles, les seins et fesses refaits à la sauce Kim Kardatruc, ce n’est pas du tout mon trip. Tu comprendras aisément qu’une bonne partie des actrices ne m’excitent pas donc elles sont bonnes à rayer…  Je crois qu’en réalité, je recherche dans la pornographie une façon à me projeter dans ma propre réalité en visionnant des vidéos softs, égales à ma sexualité comportant des scènes uniquement entre deux partenaires avec un mélange entre sexes et tendresses. Bon je ne dis pas non à quelques excentricités, même à une vidéo un peu plus hard (à l’image de mes différentes expériences sexuelles) mais j’ai des fantasmes vraiment mais vraiment limités. Surement que je regardes des vidéos X pour me souvenir, me rappeler de mes propres relations sexuelles… Une question de nostalgie… Tu as donc compris que les vidéos de sexe trash ne sont pas faites pour moi alors vive le casse-tête pour trouver des vidéos légères avec des actrices naturelles, imagines-moi en train de faire mon gros tri sur internet, la partie de plaisir… Avec le recul, je me demande ce qui peut être excitant à la vue d’une nana prise dans tous les sens par une bande de blacks baraqués. Je ne suis pas raciste mais franchement où se planque l’excitation ? Quel public correspond à ces vidéos ? Est-ce un fantasme de mecs que de nanas ? Je suis peut-être un gros égoïste qui refuse de partager une nana avec ses copains, j’en sais rien !

Autre sujet intéressant, dans les films où les nanas sont traitées comme des chairs fraîches complétement soumise, ouais elles doivent interpréter des rôles de steaks hachés Charal, ça doit être difficile non, de desceller le moment où l’actrice perd tout moyen de consentement. Imagines que le scénario consiste en un viol, comment voir si une fille joue la comédie ou non ? De même, à quel moment et de quelle façon une fille attachée et bâillonnée peut dire stop à une demi douzaine de mecs en rûte tels des taureaux lui passant dessus ? Il y a peut-être des choses que l’on ne voit pas, des signes, des gestes, des gens de l’équipe de tournage qui sont chargés d’arrêter tout si ça dérape, je n’en sais rien, je n’ai jamais assisté à un tournage de porno. Bien sûr les actrices X signe un contrat avant d’effectuer une scène stipulant ce qu’elles doivent effectuer,  c’est une commande, elles connaissent les ressorts d’un tournage mais arrive-t-il que leurs limites physiques ou mentales soient dépassées, qu’il y ait pour ainsi dire un dérapage ? Est-ce si évident que ça de voir une actrice faisant la comédie dans un acte sexuel réel  ?  Certaines filles subissent la sexualité de leur mecs par amour, d’autres se prostituent pour de l’argent, elles peuvent être complètement passives en fermant les yeux en attendant que la pilule passe. Est-ce un comportement que opte les actrices pornos ? Je veux bien à croire à la nymphomanie de certaines, même aux fantasmes de ces nanas d’être prise par une tripotée de mecs, de se sentir chienne pour être familier, mais il y a des limites dans le sexe toute de même. Je rajouterai même comme élément de réponse, qu’il est de notoriété publique que pas mal de coke circulent sur les plateaux de tournages (j’ignore si c’est révolu),, une drogue ayant la particularité d’être plus efficace que le viagra pour faire bander, mais aussi de permettre de plonger dans un grand état d’excitation grâce à un effet d’anti-douleur hyper-puissant. Je m’avance beaucoup en disant ce qui suit parce que même si on est adepte de la sodomie, c’est si tripant que ça de se faire enculer ou baiser la bouche pendant une demi-heure par un lot de mec aussi bien monté que des acteurs porno ? Bref, des actrices pornos qui décèdent à 30 ans par suicide ou overdose n’est pas plus anodin que des catcheurs professionnelles crevant à 40 ans d’une crise cardiaque… Enfin tout ça c’est un autre débat.

Bien évidemment, il ne faut pas nécessairement diaboliser les pornos qui peuvent faire office d’outil certes peu pédagogique, mais être utile pour titiller les désirs et les aspirations aussi bien pour certains couples voulant égayer leur petit quotidien que pour le célibataire isolé (moi). Quoi qu’il arrive, la sexualité exacerbe nos pulsions les plus primaires, quel que soit le support par lequel elle est perçue. Enfin, dans une énorme clémence, je suis persuadé que les films X permettent d’éviter les viols en aidant les mecs à se  défouler pour évacuer les pires envies, tel les jeux-vidéos.

Si aujourd’hui des pratiques comme la fellation et la sodomie semblent entrer dans les mœurs de notre génération sans soucis, certaines comme les éjaculations hors vaginales, la domination, le sadomasochisme modéré pointent de plus en plus le nez. Certaines nanas disent que c’est être féministe de revendiquer le droit d’être soumises sexuellement et d’aimer ça. C’est vraiment être féministe ou être simplement influencé par le porno tel un garçon ? sans parler de l’influence indéniable du carton international de l’œuvre du bouquin 50 nuances de Grey. Tu sais le livre qui apprend à la femme à être une super héroïne soumise à un richissime bel homme ?  Dans le genre bel homme riche, je préfère un Bruce Wayne qui fait régner la justice en Batman qu’à un Christian Grey qui soumet une pucelle en lui dictant un régime alimentaire en la harcelant au quotidien pour son propre désir sexuel, oui on appelle ce genre de spécimen un pervers narcissique et ça fait mouiller les culottes visiblement. Pour finir, Batman est le meilleur super-héros ! Ce n’est pas une super lopette qui a besoin de super pouvoirs pour vaincre !

Et demain, à quoi ressemblera notre sexualité ? Les films pornos dépasseront-ils encore les limites de l’extrême  ? Genre on baise par les trous de nez ? On baise en levrette devant nos parents dans leur lit  ?

 

← Previous post

Next post →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.