Tel un vautour d’une faiblesse intersidérale, l’individu nommé Sébastien aime se jeter sur les carcasses de jeunes filles brisées par des bonhommes écervelés. En temps normal, il préfère esquiver furtivement les filles car souffrant d’un manque totale de confiance en soi et étant sujet à des maladresses étourdissantes, il se sent carrément en infériorité intellectuelle et physique, par contre il se la raconte toujours en se disant qu’il est tout à fait possible de pointer son nez lorsqu’une nana est au trente-sixième dessous. Il aime entrer dans la vie des gens par la petite porte pour éviter de faire des vagues. C’est une question d’aisance auprès des personnes plus faibles que lui sur un instant temporaire que j’appellerai Z. Oui, il se sent obliger de se dévoiler quand les gens sont plus faibles que lui lors de cet instant Z, il fait tomber son masque de mec froid, le comédien s’exile. On ne peut tout de même pas dire que c’est un arriviste qui se satisfait de se nourrir de leurs larmes, non vraiment pas, dans son esprit de simplet, il se dit que c’est le meilleur moment pour se valoriser en donnant le sourire et un peu de bonheur pour détruire la tristesse qu’il n’est pas capable de battre dans sa tête de dépressif nonchalant. Sacré tocard.

Il a beau courir tous les castings, il arrive guère à décrocher le rôle de sa vie : Celui du mec utile auprès d’une nana. Être aimé, il ne sait même plus ce que c’est. Peut-on être en manque d’un sentiment que l’on ne connaît plus ? Je le confirme, en le ficelant à  sa manière de bouts de fantasmes, d’images et de rêves bref mon imagination est sacrément bonne.

C’est ainsi que lors de la chute des premières feuilles d’automne, je m’étais rapproché d’une jeune fille avec qui j’avais échangé quelques mots à de maintes reprises dans un but purement professionnel. Strictement aucun intérêt de ma part surtout que cette fille était en couple avec un crétin pas fini que je connaissais assez bien, suffisamment pour pouvoir claquer le mot idiot afin de le définir en un unique adjectif. Tu sais, le genre de mec qui sent la feignantise, dont tu lis dans les yeux une ambition et une culture proche du néant, pire que ça, que je définirais étant le chaos de l’univers, mais c’est le genre de type qui sait se rendre sympathique étant donné qu’il aime se mettre en avant en étant convaincu de sa supériorité par un excès de confiance avec sa science de mage noire nécromancien tandis qu’il est trop intelligent (ou trop feignant au choix) pour oser passer un banal permis de conduire. C’est l’archétype du mec du 21ème siècle que tu retrouves tous les soirs devant sa console de jeux de dernière génération à jouer à son jeu de football fétiche en insultant de vives voix une simple intelligence artificielle en arborant fièrement sa collection de maillots de l’Olympique de Marseille achetés chèrement, après tout il en profite, car son salaire lui sert uniquement d’argent de poche vu que son idiote de copine s’occupe de tout financer sans broncher. La négociation est toujours un long péril quand on est amoureux.

Cela doit être une des problématiques des effets du choc climatique. Suite à des années de luttes féministes, les nanas ont poussé le vice trop loin et désirent dorénavant inverser les rôles en allant travailler durement afin d’entretenir leur mec qui préfèrent s’entretenir devant un miroir qu’entrenir le foyer. Putain oh que oui, le beauf banal doit être une espèce en voie de disparition à la vu du nombre énorme de nanas craquant pour ce genre de mec. A croire que les nanas ont abandonné leur fantasme du prince charmant pour le prince de la télé-réalité. Quelle malchance pour ma gueule de ne pas faire parti de ce cercle. Je regrette de ne pas être un idiot rien pour ne pas ressentir d’état d’âme.

Enfin, toutes mes félicitations à cette nouvelle génération de mecs qui réussit à vivre sur le dos de leur nana. Ça frôle le génie et l’insoutenable. Je plussoie en applaudissant, car moi-même je suis incapable de réussir là où ils se baladent, de toute façon pour ce que je sais faire…

Afin d’être totalement méchant et faire ma grosse langue de pute, en plus de ne pas avoir grand-chose dans la tête, le mec a un physique complètement abject en réussissant l’exploit d’accoupler un corps aussi maigre qu’une mannequin toxico et anorexique avec une tête de rat. Malgré ma totale absence d’attirance envers mes congénères de mon sexe (mise à part artistiquement) et bien non, ce mec n’avait aucun charme mais surtout aucune personnalité, enfin si celle du mec habillé chez Jules avec un t-shirt rayé, accompagné de son diamant à l’oreille et de son jean délavé comme tu peux en croiser par paquet de mille dans les discothèques du Nord. Ouais je sais, je suis mal placé pour parler du physique des autres, mais quand on est moche comme moi, on a parfaitement le droit de se moquer des autres moches.

Tu t’imagines bien que ma jauge de confiance était à son maximum lorsque j’ai appris soudainement que ce couple s’était séparé après 3 ans de relation, le type avait trouvé une autre gonzesse et avait rien trouvé de mieux que la baiser dans le lit conjugal, normal, c’est une pépite ce mec car son niveau de connerie ne connait pas de limite. C’était même devenu hilarant en sachant que mes super potes aux pouvoirs surpuissant de l’homosexualité, par excès de gentillesse avaient hébergé le mec fraichement foutu à la porte et ce con qui en plus de continuer ses parties de FIFA sur leur télévision, de faire durer son séjour sur la longueur, car il ne se pressait pas pour se trouver un appartement (quand tu es un crevard, c’est pour toute la vie), en avait finalement profité pour ramener sa nouvelle gonzesse dans le but de la peloter chaudement sur leur canapé. J’ai dû rigoler comme une baleine à la limite extrême de mouiller mon boxer quand ils m’ont raconté la scène, en imaginant la tête de mon pote devant ce What The Fuck, le malaise ultime du siècle, tu es sous ton toit peinard et ton pote que tu héberges, assis à tes côtés sur le canapé, éradiques d’une érection, les lois de l’hospitalité en bouffant la bouche de sa nouvelle go afin de débuter la danse des préliminaires, à deux doigts de se mettre la main dans la culotte et d’entendre « Je veux ta semence ? moi aussi ». Les hormones en ébullition, ils se sont quand même éclipsés afin de baiser dans la bagnole de la nana, à vitres ouverts sous la fenêtre de chambre des potos ! Cette élégance rare d’entendre une fille jouir de vive voix en se secouant dans un siège d’automobile lorsque tu comates au fond de ton lit, ça n’a pas de prix.

Étant donné la situation, je me suis naturellement rapproché de cette nana qui n’allait pas bien fort, mais que je trouvais très intéressante (toujours le jeu des points communs). Des soirées à écouter son mal-être, ses malheurs de girlfriend capable de se teindre les cheveux pour plaire à son mec afin de ressembler à son ex-amoureuse, de se rendre anorexique toujours dans l’optique de ressembler à cette aimée et encore pire de supporter ses insultes et ses comportements violents. Je reste toujours ébahi de voir des nanas se donnaient en pâture à des mecs. Malgré que ça soit mal, je t’avoue que j’en tire un peu de jalousie en constatant qu’aucune fille n’a jamais franchi d’interdit pour moi en faisant un léger sacrifice. Quel honneur ça doit être de voir une fille se donnait du mal pour nous plaire. Petite aparté, la violence dans les jeunes couples mériterait un article tellement qu’elle devient omniprésente, enfin c’est un sujet qui me dépasse surtout, j’ai énormément de mal à comprendre ce genre de situation à vrai dire.

Bref, mes intentions étaient totalement louables, je voulais juste lui donner un peu de bonheur en lui montrant qu’un mec pouvait bien se comporter avec celle qu’il aime en la respectant et c’est ainsi qu’on s’est naturellement rapproché et qu’une fois de plus sans trop comprendre, cette histoire s’est rapidement cassée la gueule.

Au final il y a pas grand-chose à rapporter, jeu de mains jeu de vilain donc après des taquineries, on est rapidement passé à des jeux d’adultes, enfin le temps de faire deux parties. Par humour et sincérité, je peux t’avouer que cela a été mauvais (méga lol des enfers). Pour une des rares fois de ma vie, je n’ai pas été à la hauteur certainement causé par le manque de pratique et de mes sentiments qui se bousculaient. Désolé pour la gente féminine mais j’aime faire durer la chose sans parler qu’une fois de plus j’avais fait face à une nana en position étoile dans le lit, genre je ne fais rien mise à part écarter les cuisses et faire mon Patrick l’étoile de mer, simplement insupportable pour moi.

La suite est simple à expliciter, un matin la nana a décidé de m’ignorer en cessant de répondre à mes appels et sms, hop d’un coup de pression tactile, on t’efface du répertoire. Enfin, j’aurais dû le sentir venir car elle devenait de plus en plus distance, c’est un comportement rarement positive sauf que je dois t’avouer, que malgré mon je-m’en-foutisme et mon allergie aux prises de tête, il y a une chose qui m’insupporte : les gens qui foutent des vents à mes sms.  Je ne force pas les gens à me répondre à la seconde près, mais je n’arrive pas tolérer les gens qui attendent 3 jours pour te répondre en fournissant l’excuse bidon « désolé je n’ai pas le temps de te répondre », un peu comme si prendre une minute de son temps afin d’écrire un sms était une mission impossible, par contre pour se connecter sur les réseaux sociaux, là c’est instinctif et primordiale, tu trouves toujours le temps. Évidemment face à son comportement, j’ai débuté le chargement du mode « Séb énervé » (le temps que je monte en pression) mais celui-ci a était strictement inutile parce lorsqu‘une personne ignore tes messages, il ne faut pas croire qu’elle va t’ouvrir la porte de chez elle, tu te crois dans un Disney ou quoi frérot ?

De toute manière la vérité était sous mes yeux, elle s’était déjà accouplé avec un autre mec. A croire que c’est un sacré handicap de ne pas fouiller la merde sur Facebook afin de jouer les voyeurs en surveillant la vie des autres. C’est le paroxysme de notre société, on préfère informer le géant Facebook que les individus eux-mêmes.

Le temps n’a rien changé, Amélie continue à se réfugier dans la solitude. Elle prend plaisir à se poser des questions idiotes sur le monde ou sur cette ville qui s’étend là sous ses yeux. Combien de couples par exemple sont-ils en train d’avoir un orgasme à cet instant précis ?

Audrey-Tautou-in-Amelie-2

Combien de couples se sont dit adieu sur Facebook ? Qu’est ce qui pousse les gens  a posséder ce vice de déballer leur vie à la vue de tous ? prouver qu’elle est meilleure que son voisin ? On préfère le support numérique au contact humain, je t’apprends rien. Certainement pour ça qu’on me range dans une case sans trop m’apercevoir, car je suis la bête noire qui ne traîne pas sur les réseaux sociaux donc je me désocialise.

Malgré tout, aussi peu de temps qu’a durée cette histoire, elle a été d’une grande importance dans ma vie car elle a marqué le début de ma déchéance : celle de l’abstinence de mes sentiments signant la fin de tout effort pour plaire à une nana. Cette histoire m’a vexé à un haut point, fait comprendre que même face à une fille malheureuse ayant une énorme expérience des connards et bien je ne faisais même pas le poids. Incapable d’élever mon niveau afin de devenir un être respectable et bienveillant. Impossible de devenir celui que je rêve d’être auprès d’une fille qu’il chérie quotidiennement. Juste devenir un être indispensable afin que je vive mieux.

Plus je vieillis et plus je fouette la défaite et le négativisme. Même moi j’ai des envies de vomir lorsque je pense à mon aigreur. Je comprends que je n’ai rien à faire ici, que je ne réussis jamais à m’exprimer avec mon corps et ma langue, je m’en sors beaucoup mieux par l’écriture à tête reposé, surement pour cela que je joue la comédie en me satisfaisant de jouer à Monsieur l’inverse en disant tout le contraire de ce que je pense, en refusant d’agir comme je le souhaiterais par peur, en mettant tout sur le dos de ma maladresse car je n’ai pas envie de dévoiler mes faiblesses, cette fragilité qui m’effraie moi-même et qui m’empêche d’avancer.

Il parait que lorsqu’on touche on touche le fond, on a envie de revenir vers la surface afin de revoir la lumière. Certainement que je n’ai pas encore fini de couler. En tout cas je n’ai sincèrement plus envie de me livrer à des mantes-religieuse qui finissent toujours par me bouffer la tête après le coït.

Petite pose swag de la mante religieuse

Petite pose swag de la mante religieuse

Il y a tout de même une morale à tirer de cette histoire : Il faut toujours écouter ses bons amis. Quand ils vous disent que telle fille est con alors interdiction de la toucher et bien on la ferme et on prends soin de les écouter. Si en plus ils ont des pouvoirs d’homosexuelles, alors là, c’est limite une bénédiction, même les paroles bénies du pape ne sont pas aussi puissantes. Par contre, j’ignore si c’est plus balèze qu’un éléphant ou un hippopotame.