Le Mitama Matsuri aussi nommé la fête des morts était sans aucun doute l’événement que je ne voulais en aucun cas louper lors de mon voyage au Japon. Mes dates de voyage étaient spécialement calibrée pour que je ne rate pas cette occasion unique en son genre. Je n’avais pas envie de louper les lanternes exposées par dizaines de milliers en plein cœur du célèbre sanctuaire de Yasukuni à Tokyo.  Ainsi ce ne sont pas moins de vingt mille d’entre elles qui sont illuminées le soir venu dans l’ensemble du parc du sanctuaire, offrant ainsi un spectacle des plus photogénique, on finit par se perdre dans les rangées de lampions. C’était simplement magnifique.

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De plus, le Mitama Matsuri est aussi connu pour offrir l’un des plus énorme festival dans la pure tradition japonaise réunissant de nombreux stands de nourritures, d’animations pour petits et grands ou encore des spectacles… sans oublier que les kimonos sont de sorties, un ensemble d’éléments permettant de passer une très bonne soirée conviviale à souhait. Je t’avouerai qu’en tant de lecteur de mangas, assister à ce genre d’événement assez présent dans ces derniers, était un fantasme donc primordiale d’y assister durant ma venue ici.

Historiquement, ce festival a pour objectif de commémorer les citoyens japonais décédés au cours des différentes guerres, surtout la dernière, la plus fatale… inutile de te rappeler que le Japon est le seul pays au monde à s’être pris deux bombes atomiques sur la tronche, à Hiroshima et à Nagasaki. De ce fait c’est plus de trois millions de perte militaires et civils qui ont été répertorié, un chiffre assez conséquent quand tu sais qu’en France,  on en a eu cinq fois moins. De rien pour le mini cours d’Histoire. Alors évidemment, c’est un événement assez récent donc très populaire dans les esprits de l’archipel.

En passant, la légende du Mitama Matsuri est très jolie, je la tiens de Hiro, ce cher japonais qui m’a grandement rendu service durant mon séjour, je lui dois même un article tellement que notre première rencontre (même la deuxième) avait été fatale (ça s’est passé dans les halles?), oui merde il m’avait carrément vu torse-nue en boxer… Je représente la décadence Française à moi tout seul, sombre est mon destin. Bref, on raconte dès le plus jeune âge des enfants japonais que les âmes des personnes décédées pour l’honneur du pays (et les autres aussi) déambulent dans le ciel (ou sur terre) en toute liberté tel des oiseaux et une fois par an, à l’occasion de la fête des morts et pour les commémorer avec respect, on les aide en les guidant pour leur retour sur Terre via les lanternes ainsi exposées dans les longues allées des temples de toutes villes de l’île, de cette façon, les âmes se retrouvent près de leurs familles qui peuvent leur offrir leurs prières. Vulgairement pour ainsi dire, les allées des temples sont éclairés afin de servir de piste atterrissage pour les âmes.

Il y a une chose à savoir chez moi, c’est un peu particulier à expliquer et à faire comprendre, mais je suis un mec très sensible à la lumière. Aucun rapport avec la photophobie, encore moins avec ces saloperies de vampires suceurs de sang, je suis juste un fana de sources lumineuses, de l’ambiance qu’elles peuvent procurer dans une pièce, un film, une galerie et même dans un temple. Les illuminations sont l’une des choses les plus belles qui existent et elles donnent des sensations dingues à mon cerveau genre des décharges d’endorphines provenant de l’hypothalamus et l’hypophyse, ça fait pétiller mes petits yeux comme un petit enfant. Je ne vais pas te sortir une morale ou autre philosophie de comptoir en te disant qu’une lueur est source d’espoir, de vie, de chaleur, on s’en fout, j’ignore même pourquoi cet attachement précis, peut-être parce que l’obscurité peut m’effrayer. J’adore la lumière procurait par les bougies, ampoules faibles, guirlandes à leds et pour finir les plus belle lumière : celle des étoiles, au quotidien tout ce petit cirque m’apaise. Et putain, je ne te parle même pas des illuminations de Disneyland durant Noël qui sont limites orgasmiques (je t’assure je les ai vu il y a sept ou huit ans) autant que ces lampions du Mitami Matsuri... Une chose sympathique à savoir : Chaque lampion est décoré par une famille qui laisse ainsi un message à ses défunts. Les plus doués dédient carrément des dessins.

Malheureusement, à cause de nombreuses plaintes dû à des débordements, les stands ont été interdit, une première depuis longtemps… Et ma foi, je dois bien t’avouer que j’ai été énormément déçu de l’apprendre, car le festival résonnait creux et paraissait bien vide. Enfin, j’ignore si on peut encore dire le terme festival. Triste aussi de voir les flics présents en masse afin d’éviter tout problèmes genre arrivée de stands imprévus. Ouais, j’aurais vraiment aimé assister à un énorme festival japonais comme en avait la réputation le Mitami Matsuri accompagné de  tous ses stands d’antan…. Je rêvais de voir des enfants jouaient à la pèche aux poissons rouges à l’épuisette en finissant par me prendre au jeu en accompagnant mon petit filleul tout en goûtant quelques pépites traditionnelles. En fin de compte, les stands du temps de Asakusa étaient tout de même sympathiques, dommage d’y avoir fait un malaise sous cette foutue chaleur.

Au final cela m’a permis d’admirer un bon nombre des filles en kimono, je trouve ça tellement élégant et classe. Malheureusement, j’ai échoué dans ma tentative de persuasion afin de convaincre mon petit filleul de le photographier auprès d’une petite en kimono Hello Kitty toute kawaii, il n’a jamais voulu. Il est aussi timide que moi alors je ne peux pas trop lui en vouloir, je crois aussi que l’attente l’avait un peu lassé et fatigué car nous étions arrivé sur les lieux en fin d’après-midi pour être certain de figurer au première loge. Pour finir, bon dieu, qu’est-ce qu’elle était bonne leur glace pillé à la vanille arrosé de sirop d’orange, la vache le pied.