Comme tous les soirs je regagne mon canapé que je n’ai pas la force de démonter afin de le constituer en lit. Je n’ai même pas la volonté de retirer ce qu’il y a dessus, voir même d’y déloger mademoiselle Pépéte qui le squatte comme toutes les soirées, elle est bien trop jeune pour comprendre que je n’ai déjà pas énormément, alors avec sa présence en plus, ça rend la tâche vachement plus ardue.

Un voyage comme le Japon, ça ne se montre pas, ça se vit, il est clairement difficile pour moi de décrire l’ambiance d’une salle arcade japonaise, pleine à craquer d’une frénésie de joueurs acharné, dans une salle enfumé par les clopes, dépassant les 100 décibels de sons et de musiques à vous éclater les oreilles sans parler du chauffeur de salles qui commente les parties des uns et des autres dans son micro. Tu te rends compte en moins de 5 secondes que tout joueur qui a besoin de concentration pour jouer n’est pas le bienvenue. Tu glisses ta pièce de 100 yens dans la borne d’arcade et tu dois être tout de suite opérationnelle car ta partie débute à l’instant pour 20 secondes ou 20 minutes, seul ton agilité parlera pour toi.

Il est difficile aussi de raconter l’atmosphère d’un quartier comme Akihabara. Dès ta sortie de station de train, ton champ de vision est harcelé par les salles d’arcades, le Gundams café puis le AK483 (célèbre groupe de nanas) et les boutiques de figurines,et tu vois au loin des nanas habillées en soubrette donc tu t’imagines que les maids café de ne sont pas loin, c’est le quartier de la décadence, le lieu de pèlerinage de tous gamers et otakus fans de mangas ou de culs,  obligatoirement tu croises une boutique qui répond à tes attentes, car ça pue le geek à chaques recoins ou que tu ailles.

Ardue aussi de décrire l’autre Japon, le traditionnel, le classe, La propreté, le calme, le respect, qu’importe l’heure ou tu te balades, tu es pris par la beauté des lieux, de l’architecture, de la nature, putain c’est dingue de regagner cette liberté de se balader dans les rues sans craindre de se faire harceler pour une clope pour te faire péter la gueule tout court, même à poils tu n’as pas peur. C’est limite nauséeux de voir cette insouciance, des tonnes de vélos sans anti-vols, des parapluies et des pots de plantes sans surveillance, des belles caisses non enfermées à double tour dans un garage, tout ça à l’air libre dans un coin de trottoir, tu téléportes un bout de quartier dans mon monde en France, et il sera retourné dans tous les sens en moins de 24h.

Une chose est claire et nette dans ma tête, j’y retournerai car désormais voyager au Japon n’est plus un rêve impossible, c’est devenu une réalité.