Il aura fallu que je voyage jusqu’au bout du monde pour me décider d’écrire cet article. Je suis à cet instant au quartier de Shinagawa situé à Tokyo, il est presque minuit et la nuit est silencieuse ici, je n’entends pas un son alors tandis que le logement que je loue se situe à 5 minutes à pied d’une grande gare où circulent les derniers trains de la soirée. Cette absence de bruit est limite inquiétante quand on est pas habitué, mon petit filleul endormi sur le lit ne ronfle même pas, seuls sont audibles les frémissements de la clope à mon bec et face à moi, à travers la baie vitré, je vois le ciel étoilé, le même qu’en France, au moins une chose qui ne change pas, le même qui me donne un peu d’inspiration et qui réussit à chaque fois à me faire prendre conscience qu’à l’échelle de l’univers, mon existence a aussi d’importance que celui d’une bactérie, le même qui me fait réaliser le trop plein d’importance que je donne à mes actions, par exemple qu’une dispute à l’échelle de la planète n’a strictement aucune importance. Je ne suis pas aussi doué que Nostradamus ou Léonard de Vinci pour lire dans les astres et putain que j’ai toujours été nul en astronomie, surement à cause du télescope que je voulais avoir gamin et que je n’ai jamais eu, ces cons-là avaient tout confondu en m’achetant un microscope qui avait été d’aucune utilité, juste bon à analyser une pauvre goutte de sang que je m’étais auto-prélever, et qu’elle fut ma déception, j’en sais rien peut-être que j’imaginais apercevoir une civilisation grouillante tel la série il était une fois la vie.

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Regarder les étoiles, c’est réfléchir sur le temps qui passent et prendre conscience que la vie est relativement courte. Nos sens nous trompent et nous font croire que la vie est devant nous alors que c’est presque faux, car celle-ci passe à une vitesse tellement extraordinaire qu’hier j’avais 15 ans et que demain j’en aurais 40, et qu’est-je fais de ma vie ? Pas grand-chose. Il y a rien à retenir de ma vie mise à part mon voyage au Japon, mise à part ça, ma vie ressemble juste à une solitude paisible tel un cercueil faisant suite à une succession de déceptions et frustrations polluant ma mémoire. Si la mémoire était formée de quantité de fragments de souvenir, se souvenir c’est comme avoir des illusions donc c’est quoi vivre ?

­On dit toujours que la route que nous suivons est celle de notre choix, personnellement je me suis parfois dit que c’était vrai, dans ce sens ça voudrait dire que je n’ai aucun sens de l’orientation vu que je me suis pas mal trompé de routes, en tout cas j’ai toujours été fidèle à moi-même et fidèle aux autres.