On dit souvent que le peuple japonais est coincé émotionnellement car on les éduque afin qu’il ne montre pas certaines émotion, de se tuer pour l’entreprise tel un kamikaze pour sa nation. C’est surtout qu’on leur apprend que l’esprit de groupe est prioritaire à l’individualisme, assez drôle qu’en occident, chez nous, c’est tout le contraire, du moins plus les générations passent, et plus on s’enfonce dans cette brêche. Pourtant, je m’empêche pas de penser que ce sont eux les plus doués pour parler d’émotions et de sentiments à travers les mangas. Il y a rien à faire ils sont imbattables dans ce domaine.
Où que j’aille dans la torpeur du soir, mes pas finissent toujours par me reconduire vers la froideur humaine et ses plus terribles hasards. J’ai toujours l’impression d’être une bulle de pureté frôlant les étoiles qui s’oublie lorsque j’entame la lecture d’un nouveau manga en sachant que tel un film, je répéterai cette lecture mainte et mainte fois en ressentant toujours autant d’émotions et de rêves au fils des années.
Après tout, les mangas, ce n’est pas que des histoires de robots à la Gundam, ou de supers guerriers tout puissant à la Naruto et Dragon Ball Z. Crois-moi on m’a toujours collé cette étiquette : « Tu aimes les mangas ? Et bien alors tu aimes les robots qui se bastonnent » A croire que le poids des années ne change rien dans la mentalité des individus. Non les mangas c’est aussi un rafraichissement, de belles histoires, de bons sentiments et de belles âmes. Ces histoires sont imaginaires, mais bon dieu qu’elles pourraient être réelles tellement qu’elles seraient simples à reproduire.
Moins l’on connaît et plus la découverte est belle. C’est d’autant plus crucial pour les «one-shot», c’est-à-dire des œuvres de très court format comme celle-ci. « Our summer holiday » que l’on pourrait traduire comme « Nos vacances d’été » qui ne comporte que 300 pages alors autant dire que tu trouveras bien une petite heure pour l’apprécier.
Soyons franc, ce n’est pas un chef d’œuvre mais ce petit manga offre une expérience engageante, de l’émotion bien dosée et assez de justesse pour être envouté par ce partage entre la noirceur et l’espoir.
« Our summer holiday » est le récit de deux très jeunes ados d’une même classe, formatés comme un conte de Grimm : Natsuru, un garçon de petite taille passionné par le football, et Rio, une fille sérieuse et incroyablement grande pour son âge qui cache un terrible secret : Elle s’occupe seule de son petit frère. Ouais on peut rapidement faire un lien avec « Le tombeau des lucioles ». Leur quotidien défile donc et le poids de leurs malheurs nous parle. Difficile de ne pas s’attacher à eux tant ils nous paraissent humains. L’ensemble respire la magie de nos juvéniles fantaisies où on se prend à observer avec tendresse les échanges encore innocents et la joie presque familiale qui se dégage entre ces deux personnages malgré une réalité presque effrayante… Promis je ne spoile rien du tout ! Je ne suis pas une balance ! En lisant, je me suis encore plus senti orphelin de mes amours d’adolescents.
Forcément tu ne resteras pas indifférent à cette petite histoire. Au risque de me répéter, tu as bien une heure de libre pour le lire non ?
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