Je ne me rappelle pas avoir donné autant de bonheur que celui visible sur le visage de mon filleul sur le chemin menant à la tour de Tokyo. Pour dire la vérité, je ne sais même si au cours de ma vie j’ai été capable de réussir à procurer des instants de plaisirs voir d’excitation aux personnes que j’aime ou que j’ai aimé, pourtant j’ai souvent essayé alors tu comprendras que pour une fois que je réussis quelque chose de bien, je savoure ce moment.
Ce qui est magique avec les enfants, c’est qu’ils ne sont pas assez matures pour calculer leurs sentiments donc un petit bout qui exprime sa joie, c’est génial à vivre. Ce soir-là, juste nous deux au bout du monde, un enfant m’a réchauffé le coeur car l’espace d’un moment, d’un CDD dans le pays de mes rêves, je me sentais utile et mieux que ça, je pouvais exceller dans l’art de faire plaisir à un proche sans peur ni reproche.
Je dois t’avouer que j’avais calculé mon coup de génie tel un joueur d’échec qui prévoit ses deux prochains tours à l’avance. A l‘instant où j’ai appris (avec surprise) que mon filleul m’accompagnait au Japon, j’avais pris soin de rechercher un appartement à louer situé dans un quartier voisin à celui de Minato dans lequel émergea la tour de Tokyo dans les années 50. Le petit bonhomme est fasciné par les structures historiques comme la tour Eiffel alors tu comprends que grimper dans la tour métallique japonaise faisait partie de ses intentions. C’est ainsi que mon choix c’était porté pour le quartier de Shinagawa, que je conseille vivement, car il permet d’accéder rapidement à un ensemble de quartiers intéressants de Tokyo.
Ainsi, le lendemain de notre arrivée dans le pays des samurais, nous voilà sortant de notre dernier wagon en provenance de Akihabara, il doit être au alentour de 21h30, on est lessivé de notre longue journée quartiers des geeks et des otakus où je n’ai fait que miauler et ronronner devant les vitrines. La nuit est tombée à Tokyo et tous les « salaryman » rentre à leur domicile et voilà, un instant de magie surgit, en longeant une vitre de la gare donnant vue sur des buildings illuminés tels que des guirlandes de noël, le petit aperçoit un truc brillant rouge et blanc au loin, je te le fais pas dire, pour la première fois il apercevait la tour de Tokyo. Le ciel n’était pas du tout étoilé, mais elles étaient présentes dans ses yeux.
Je dois te préciser que je ne lui avais rien dit… Je suis comme ça, une sorte de filou mi-emmerdeur mi-carpe qui garde bouche-coussue préférant de cette façon, garder les effets de surprises. Voilà tu as certainement compris, mon plan secret était de laisser mon filleul découvrir par soi-même que cette mythique tour lumineuse était proche de notre petit chez nous et qu’elle attendait notre visite un soir comme celui-ci. Par ailleurs, en parlant de bouche-coussue, même si tu te trouves à demi-nue à mes côtés sous ma couette, devant l’un de mes DVD, tu pourras te gratter si tu me demandes de te dévoiler la fin du film et tu auras beau m’affliger les pires châtiments tels que les chatouilles, la privation de chocolat ou encore le visionnage de Twilight. C’est niet.
La suite ? Juste une question :
«hé mon grand, on y va ?»
Parce qu’après tout on est au Japon, je vis mon rêve et je veux le vivre pleinement alors aux chiottes les contraintes et les sermons, inutile d’être toujours raisonnable, j’apprends à lâcher du lest et toute de suite, je voulais créer des moments inoubliables pour recouvrir tous les moments de ma vie où j’en ai bavé. C’est ainsi que ni une ni deux, il a répondu positivement à ma proposition. Tel des inconscients sous adrénaline livrés à eux-même dans une métropole, sans se poser de questions on a pris la route à pied vers the Tokyo Tower.
Après un peu plus d’une heure de marche à parcourir 5 kilomètres de grands boulevards, à voir le gamin monter en excitation, nous étions enfin arrivés à Bonheurland. Malheureusement comme je ne suis pas un expert en anglais et que visiblement l’hôtesse très souriante non plus, tel un bébête j’ai pas compris qu’elles me faisaient acheter des billets pour accéder au méga super One piece tour à la place de billets pour accéder à la vue sur Tokyo, enfin je pensais que c’était compris dans le lot surtout vu le prix… Alors d’une, le prix d’entrée est très élevé et en de deux, il y a bien une catégorie de manga que je déteste, c’est bien ce.ux de la famille des One piece (inutile de préciser que c’est un manga pour adolescent de 12 à 14 ans). Bref, après cette mésaventure, on a dû réellement voir la ville du haut de la tour aux alentours de minuit et ensuite on était reparti comme nous sommes arrivés. Malgré tout, tu comprendras que cette longue journée a été grandiose, surement la meilleure de mon séjour et qui restera gravé dans ma mémoire.
Puis m’en fiche, j’ai rapporté un souvenir de là-bas ! hé j’ai mis 45 minutes pour monter ce petit truc malgré mon BAC+2 en architecture en Lego !
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