Je ne suis qu’un être faible qui attire ton attention avec une photo de mon filleul au top niveau du style à côté d’un panda trop kawaii lors d’une ballade au quartier de Harajuku. Franchement je trouve cette photo bien trop adorable.
En toute honnêteté, notre arrivée sur le sol japonais est loin d’avoir été une franche réussite. Je me permets de sauter et de te dispenser d’un paragraphe concernant notre transit de 3 heures à Moscou en Russie, certainement l’aéroport le plus triste de la planète qui existe. L’impression de faire un saut dans les années 60 au temps de l’URSS sous une Poutine-mania propagande avec des chiottes aussi dégueulasse que l’intérieur d’un crâne de zombi éclaté à la clef à molette. Enfin bref passons, aussitôt débarqué à l’aéroport de Narita, l’étranger que nous sommes ne peut qu’être déconcerté par le spectacle se déroulant sous nos yeux, car tu as beau regarder autour de toi en faisant un joli 360 degré façon l’exorciste, tu ne comprends strictement rien à ce qui t’entoure. Ne pas saisir une langue est une chose banale dans un pays étranger, mais le simple fait de strictement rien comprendre aux tableaux d’affichage, dû leur écriture, que tu as remarqué, n’est pas du tout former de caractère latin comme la nôtre, te donne seulement l’impression d’être un analphabète sous troxen surtout après tes 9 heures de vol au milieu de nulle part sans parler des 3 heures à poireautage à stresser en Russie car la porte d’embarquement variait toutes les heures (le retour était encore pire).
De plus, je n’ai pas tellement d’autorité auprès des enfants (on ne peut pas être parrain cool et père fouettard en même temps) que c’était mission impossible pour réussir à convaincre mon filleul de faire une sieste durant ce long vol (impossible de rivaliser avec un écran qui diffusait des Disney en plus). Bien oui, pour t’expliquer brièvement, on est parti aux alentours de midi de Paris et on est arrivé à dix heures du matin à Tokyo, alors pas besoin de te faire un dessin explicatif, t’imagines l’énorme décalage horaire alors amuses-toi pour tenir plus de 24h sans fermer l’œil, surtout quand tu es un petit gaillard de neuf ans avec en plus un boulet de parrain pommé à son arrivée au Japon car oui, l’avion ne nous a pas fait descendre en bas de notre chez nous, mais à 60km du centre de Tokyo City. Rien que ça.
Veiller sur un enfant n’est pas une chose simple et c’est encore plus difficile quand le petit bout tient à peine debout entrainer par le chant de la fatigue. Heureusement, l’aéroport de Narita est bondé de personnels féminins bienveillant et très accueillant, toujours le sourire aux lèvres les Japonais. Ainsi j’ai pu déposer le petit sur un siège afin qu’il se repose sous l’oeil attentif d’une hôtesse me permettant ainsi d’être libre de préparer la suite de notre voyage. C’était donc après une bonne bouffée d’air (et une clope putain que ça m’a fait du bien) que j’avais pris soin de visualiser les brochures publicitaires de chaque compagnie de transport afin de trouver le train le plus avantageux qui nous déposerait au plus près de notre appartement. Dans la série les Japonais sont moins bêtes que nous, certainement dans le but de faire baisser les tarifs en faisant jouer la concurrence, plusieurs compagnies de trains existent et se partage le réseaux ferroviaires japonais alors que nous Français devons se satisfaire des prix exorbitant de l’unique compagnie de train, le bien heureux SNCF, sans parler que les services de ce dernier sont ridicules comparé à ceux offert par les compagnies japonaises, car les trucs les plus étonnants, c’est la ponctualité des trains, le bon état des équipements et comme souvent au Japon, la propreté irréprochable. C’est limite incompréhensible un tel décalage dans la qualité de service respective entre la France et le Japon, voilà on nous prend vraiment pour des cons ici et je ne te parle pas de La poste.
J’ai tellement bien assuré le coup que j’avais sélectionné le parfait train qui allait nous déposer à la gare de notre quartier de Shinagawa. Séb t’es vraiment un killer quand tu veux.
Pendant que le Narita Express nous emportait durant une bonne heure loin de l’aéroport et que le petit s’endormait avec facilité en étant affalé sur son siège avant même le départ, le temps de m’éclipser une minute afin de me rincer les mains et le visage, à travers une vitre, j’ai failli verser une petite larme en voyant pour la première fois la beauté des paysages japonais défiler sous mes yeux. Cette sensation tellement bizarre mais unique de voir en réalité ce que j’ai tant vu et revu dans des reportages dédié au Japon aux fils des années que j’en suis devenu mélancolique et nostalgique sur le moment. Je me suis revu adolescent dans ma chambre de misère devant mon tube cathodique à capturer des instants consacrés au Japon à l’aide de mon magnétoscope et de mes VHS de 4 heures, à emprunter les deux uniques livres dédié au Japon des années 80 présents au CDI du collège sur lesquels seul figuré mon prénom et mon nom sur la fiche d’inventaire, à décrypter le programme télé en croisant les doigts afin de dénicher des émissions et reportages parlant du Japon, à enregistrer l’animé Sakura Card Captor sur M6 tous les mercredi après-midi qui malgré le générique nauséabond de Froggy Mix et le doublage horribles, me permettait de voir des décors japonais. Je ne pourrais pas te dire à quel moment de ma vie je suis devenu fan du Japon ni le pourquoi du comment, mais je me souviens de tous ces instants qui me permettaient de rêver seul dans mon coin tel une pucelle fantasmant sur un boy band.
Ainsi, le virtuel était devenu réel et mon rêve devenu réalité.
L’émotion que je dégageais devait être semblable à celle du vampire Louis dans un entretien avec un vampire qui après des siècles de vie nocturne, vit à nouveau un lever de soleil grâce à l’écran de cinéma. Le Japon est juste magnifique même en défilant à 130km/h. De la moindre petite bâtis à l’architecture proprement japonaise à l’immense building tokyoïte. Le jour que je reviendrais au Japon, je ferai mon possible pour louer une voiture afin de me balader dans tous ces recoins.
A notre arrivée à la gare de notre quartier, je n’avais plus qu’à me laisser guider par le parfait mémo envoyé par la propriétaire de l’appartement, c’était impeccable. Malgré que j’étais cassé par l’avion, lors de mes premiers pas dans la ville de Tokyo, j’avais les yeux partout, hop un resto de ramen par ici, un petit temple par là, un kombini et encore un autre, ho un barbier bref au milieu d’un tas de gens, nous étions au coeur de la vie japonaise. Après avoir parcouru les 500 mètres nous séparant de notre appartement, le petit était cuit de chez cuit et je ne te raconte pas comment j’en ai chié lors de notre départ avec les bagages pleins à déborder.
Pas de banderole ou de champagne à notre arrivée, le petit immeuble typiquement japonais composé de petits studios était complètement calme et silencieux. Je compose le code notre boîte-aux-lettres afin de dénicher la clé pour ouvrir la porte de l’appartement, le temps que le petit se jette sur son lit afin de piquer une sieste, je déballe l’ordinateur afin de rassurer la maman du petit qui doit stresser. Et là méga-surprise : Pas de internet ! La rage.
Cadeau : Une petite vidéo reposante donnant un aperçu de notre quartier de Shinagawa.
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