Bourvil chantait que vivre sans tendresse, on ne le pourrait pas, sans la tendresse d’un cœur qui nous soutient, on n’irait pas très loin. Une jolie mélodie qu’a reprit le chanteur Luc Arbogast.
Cet été aura été l’occasion de franchir haut la main les dix années de vie en solitaire. Honnêtement c’est encore plus, mais comme l’âge de ma chatte, je me suis arrêté de compter à dix (et vingt-trois pour le mien). Malgré tout, plus les saisons passent, plus elles se ressemblent , plus j’ai la profonde certitude que la solitude se forge et se fait paisible.
Qui sait, l’échec et la malchance amoureuse sont peut-être innés, gravé dans notre ADN. On peut aussi parler des malédictions ! Rien à voir avec la malédiction des septfortement possible que l’on m’ait lancé un mauvais sort ou que carrément ma famille soit contaminée (demandes aux rois maudits du type Philippe IV le bel si ce n’est pas possible). Après tout, mon père n’a clairement pas eu de chance avec les femmes au point de terminer calvitie qu’il m’ait refilé mais personnellement, les fonds de tiroirs, je n’ai strictement pas envie de les faire. Mieux vaut être seul que mal accompagné comme le dit si bien le dicton.
C’est même assez troublant de constater qu’en remontant jusqu’aux grands-parents de mon arbre généalogique, les couples ont toujours été séparé par la mort avant que l’un des mariés atteigne l’âge de 50 ans. Niveau décès familiale, autant dire que je suis abonné.
Ma grand-mère Trêve de plaisanterie, c’est certainement pour atténuer ma tristesse et anticiper quelque temps, de botter en touche en m’écartant des sites de rencontres et autres endroits misant sur la séduction et la fornication. En gros, si tu as lu Notre Dame de Paris de Victor Hugo (l’adaptation de Walt Disney ne compte pas), tu pourras rapidement m’identifier à Quasimodo, je ne suis pas sourd, ni bossu mais c’est encore jouable à mon âge, en tout cas j’ai le dos explosé et je suis myope comme Louis XVI. En tout cas, il n’y a pas beaucoup voir pas du tout d’Esméralda pour me regarder dans le fond des yeux. Le pourquoi du comment est simple : Une nana lambda trouve aisément chaussure à son pied tellement que la queue à sa porte (on me dit dans l’oreillette que des mecs apportent aussi leur queue) est longue (sans commentaire) tandis qu’un mec lambda devra se couper les veines pour qu’une seule De toute manière en y réfléchissant profondément, les nanas m’ont apporté beaucoup de peines de cœurs et du malheur par paquet de cent pour si peu, mais tellement peu de bonheur, ma conclusion est donc radicale : le jeu de l’amour n’en vaut plus la chandelle quand on fait face à un tel fossé entre les instants de bonheurs et de malheurs, positiver avec le temps, mais surtout avec beaucoup d’humour. Je ne suis pas convaincu qu’autant de gens relativisent aussi bien que moi.
C’est assez lamentable de se dire que je n’ai jamais eu la chance de projeter quelconque action en couple, même pas l’achat d’un meuble en commun à Ikea ou partager les joies de faire la vaisselle en amoureux, encore moins de partir en vacances, main dans la main, dans la joie et l’allégresse. Aucun commentaire sur Te conter la révolution française de 1789, t’expliquer l’histoire d’une console de jeux-vidéos, te monter des étagères avec un parallélisme surnaturelle, te faire rigoler, tout cela est présent dans ma boîte à outils, mais séduire ou bien avoir un soit peu de charisme voir de virilité, non ça je n’ai pas ! Je n’y arrive réellement pas, je ne suis pas doué pour cet exercice et malheureusement il n’y a pas trop d’astuce ou de codes de bonne conduite pour réussir.
C’est un mystère pour personne qu’il est évident qu’avoir une belle gueule ou être riche aident énormément, car tu peux être l’homme le plus con de la galaxie ou avoir un portefeuille illimité, la nana de base admira ton abrutissement ou ta carte bleue, mais manque de bol je n’ai ni l’un ni l’autre, ce qui demande encore plus de boulot. J’ai toujours remarqué que les filles attendaient d’être séduite alors forcément telle une vieille attendant à l’arrêt de bus, elles ne feront aucune action et aucun geste pour toi. En tout cas, j’ai toujours eu le chic de me faire zapper comme si la nana, lassé par le programme changeait de chaîne ! Bienvenue dans le monde de consommation à sentiments.
Dans un monde hyper connecté où les réseaux sociaux dictent les lois, je passais déjà pour un marginal en disant un gros fuck à tout ce bordel par manque d’égo et d’envies de participer à une télé-réalité géante, je crois surtout que je suis totalement dépassé par ma génération, peut-être pour cette raison j’ai du mal à communiquer quitte à passer pour un abruti. Je crois aussi que tel notre Jacques Chirac national, j’avoue aimer jouer le rôle de l’abruti de service.
Cet écart avec notre époque me rappelle mes lectures de la Chronique des Vampires avec son protagoniste en chef Lestat. Une saga qui nous fait partager la vie de quelques vampires (forcément) à travers les époques de notre monde, mais surtout met en lumière la douleur de la vie éternelle et cette envie qui pousse ces protagonistes à tenter en vain de s’adapter à une nouvelle époque au point de tomber dans la dépression et les envies suicidaires. Je n’ai pas encore envie de me couper les veines, mais purée la France et les nanas d’aujourd’hui ne donne pas le moral.
J’avais déjà lu que les individus incapables de s’adapter au présent, vivaient dans le passé avec ce ressentiment de vivre pleinement dans la nostalgie pour fuir leur triste existence et un futur incertain.
Avec le recul, je n’ai plus envie de culpabiliser, car il n’y a aucun de doute en disant que ma timidité, mon introversion, mon hyper-sensibilité ou encore mon empathie idiote m’ont pas mal croqué la vie autant du côté amoureux, qu’en amitié, mais aussi du côté des études que professionnel, entrainant une certaine solitude, des coups de blues voir même de déprimes suivi de maladresses et paresses à gogo lorsque je tentais de combattre mes démons. Bien sûr, je reconnais aisément que ces traits de personnalité peuvent irriter et déstabiliser, même si c’est évident que ce n’était pas volontaire. Cependant, c’est très complexe à comprendre que cet ensemble démoniaque permet l’élaboration d’un mec dépourvu de toute confiance en soi, certes incapable de concevoir des plans machiavéliques, mais surtout de prendre cocon protecteur. Ce n »est pas le boulot d’une fille après tout de toujours tirer son mec par la main, plausiblement aussi que ce n’est pas dans la logique d’un cerveau humain de comprendre qu’une action banale peut couter une avalanche d’énergie, de peur et de stress pour un type malade de confiance mais aussi mal dans sa peau.
C’est hyper simpliste pour les gens gâtés par la nature, doués ou ayant un soutien familial, de posséder une sacré confiance en eux alors je trouve sacrément gonflé d’attendre de moi que je montre autant de confiance alors que je ne possède rien de tout cela.
Sans nul doute, ma dernière relation avec une fille, si légère soit-elle, a certainement était la responsable de ce point de rupture. Un épisode auquel j’avais vraiment été pris pour l’idiot du village, mais un crétin de haute catégorie. Heureusement, cette relation nocive avait duré que quelques semaines, mais suffisamment pour m’écœurer à tout jamais. Enfin je parle de relation mais c’est par la suite que j’ai enfin compris que je n’étais qu’un plan cul qu’elle avait décidé de « ghoster » dès qu’elle le sentait venir. Après tout c’est désormais dans l’ère du temps d’effacer les gens du jour au lendemain sans la moindre mot ou explication, en cessant de donner tout signe de vie comme si tu étais la dernière merde descendue des cieux ou simplement le pion d’un échiquier qu’on envoyait au sacrifice. En même temps miser sur moi afin de tenir le rôle d’un vulgaire plan cul, c’était vraiment parier sur le mauvais cheval. Non mais sexuellement parlant, j’avoue avoir été un mauvais partenaire. Après tout, Comme mon papy aurait dit :
Le vélo, ça fait mal au cul quand t’en fais une fois tous les cinq ans.
C’est ainsi que depuis des années et par la force des choses, j’ai appris à me recentrer sur moi-même, à méditer afin de réfléchir sur mes attentes, sur ce que je voulais vraiment. C’est con de retenir qu’on a qu’une vie donc mieux loti que soi-même d’en jouir un maximum même si on est seul avec son ombre.
Ma première constatation est que ne plus toucher de filles m’a certainement appris a encore plus les aimer. C’est comme si on redonnait de la valeur à tout acte. On a tendance à estimer que l’abstinence est une privation, qu’en quelque sorte on le vit dans une certaine souffrance mais celle-ci n’est bien entendu pas éternelle, car rien ne l’est. Ce qui explique sans doute pourquoi je pense que beaucoup de célibataires se précipitent afin de retrouver quelqu’un, qui ressemble plus à un bouche-trou qu’à autre chose dans l’unique but de soigner ses plaies respectives et surtout fuir la solitude. Je trouve cela assez répugnant d’être la cinquième roue du carrosse. J’ai même beaucoup de difficultés à croire qu’à l’heure actuelle, le mot Amour ait encore une moindre valeur quand une nana est encore capable de donner son coeur au dixième gars qu’elle embrasse. Je suis peut-être trop vieux jeux (ou alors j’ai lu beaucoup trop de littérature de romance) mais j’ai toujours pensé qu’une seule personne me suffirait. Une fille que j’aurais appris à connaitre sur le bout des doigts, de la tête aux pieds, dans le moindre détail de son corps et de son âme. Qu’importe ses qualités ou défauts, j’en aurais fait abstraction. Sauf qu’à force d’attendre dans l’obscurité, il n’y a plus que mon reflet au loin que j’aperçois. Evidemment je ne suis pas non plus de taille à passer derrière une série de mecs en apportant une valeur supplémentaire, car je suis comme tout le monde, pas mieux pas pire.
La solitude peut se révéler en quelques sortes salvatrice dans le cas où on décide de se recentrer sur soi afin de mieux se connaître et apprécier ce qui nous entoure. C’est même certainement la recherche d’une satisfaction non pas sur l’instant T, mais sur le long terme.
Cette même solitude m’a permis de réorienter mon bonheur autrement, de ne plus être dépendant d’une condition de couple, d’une autre personne tout court. Cest mêmes moments en tête-à-tête avec moi-même m’ont également permis d’être plus productif, plus créatif, plus curieux, de murir, car forcément il faut occuper son temps libre lorsqu’on est seul. Pas besoin d’être un génie pour comprendre cela.
Le plus difficile est de se cacher dans l’ombre afin de digérer que personne nous désire même si la vérité est que nous vivons dans une société où la sexualité est omniprésente donc la tentation est énorme, avec quand même ce sentiment qu’il faut être performant à tout prix, cela fonctionne aussi avec d’autres critères comme la beauté, le physique, les amis, l’amour, la maison, le métier bref les réseaux sociaux, youtube, internet en globalité nous mets tous en concurrence en nous filant une bonne pression où l’unique règle à retenir est qu’il faut toujours montrer un visage épanoui quitte à se voiler la face.
Après tout, tu te diras sans doute que ça m’aurait pas fait de mal de baiser un bon coup, me bourrer la gueule ou de fumer de l’herbe pour oublier mes peurs. Voir ma mère sombrait dans l’alcool m’a suffit comme vision, l’herbe ne m’a jamais trop fait d’effet et pour le sexe, ce n’est pas une question de moyen pour payer une escorte mais de moralité et d’envie. Merde même dans ce dernier domaine, je ne suis pas apte à penser qu’à ma queue et désirs.
Finalement, le jeu de l’amour n’est sans doute plus ou pas pour moi. Je reste dans mon coin et j’emmerde personne (et vice versa). On peut prétendre que j’ai du mal à communiquer avec les autres, mais en fait, c’est juste de la paresse. Tu peux même trouver cela minable de refuser de se battre parce que je ne veux pas perdre et souffrir en préférant me cacher derrière mes expériences difficiles.
J’ignore globalement si je suis heureux. Existe-il une définition à cela ? mais une chose est certaine, je n’ai pas refait de dépression depuis un certain temps (ce qui est déjà pas mal). Cela doit être un bon signe, car seul j’opère afin d’éliminer toute source de stress ou de mauvaises intentions en sélectionnant attentivement les gens et environnements m’entourant. Après tout aux échecs, choisir c’est éliminer et je n’ai plus envie de jouer le rôle d’un pion.
C’est quand même appréciable de constater que même dans la trentaine, mon esprit continue de murir afin de se nourrir d’un univers en perpétuelle évolution entre lecture, mangas, cinéma, jeux-vidéos, expositions, ballades dans des lieux divers (mais Paris souvent en priorité). Qui sait, c’est peut-être ça la solution du bonheur, s’ouvrir l’esprit afin de le combler de culture et vivre les jours l’un après l’autre, car qui sait si demain je ne serais pas sous terre. Bref il faut accepter la vie comme elle vient et lorsqu’on n’a rien et bien on a rien à perdre.
Cela faisait des mois voir des années que je n’avais pas autant écrit donc désolé pour ce trifouilla de pensées. Merci d’avoir tenu jusqu’au bout de cette lecture.
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